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Entretien avec Éric Fournier, maire de Chamonix

Entretien avec Éric Fournier, maire de Chamonix et président de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc.



Pourquoi jugez-vous une réhabilitation du Montenvers, site mondialement connu pour son point de vue surplombant la mer de Glace, nécessaire ?


La réhabilitation du Montenvers est nécessaire puisqu’il s’agit d’un lieu emblématique du tourisme alpin et que nous voulons montrer que ce site peut vivre d'une manière différente en s’adaptant au changement climatique.


Quelle vision du tourisme le Montenvers de demain portera-t-il ?


Depuis sa découverte, en 1741, par deux touristes, Richard Pococke et William Windham, le Montenvers est un site mythique de la vallée de Chamonix, du tourisme alpin et de leur histoire croisée. Cependant, il est évident que le changement climatique impacte ce lieu à travers la fonte de la mer de Glace. Le tourisme autour du Montenvers doit donc placer au cœur de sa mutation les thématiques environnementales.


Cela se traduit concrètement par le déplacement et l’adaptation des appareils existants ainsi que par le remplacement de la télécabine actuelle par une nouvelle télécabine qui se voudra démontable et, donc, réversible. La réhabilitation ne se borne pas à cela puisqu’elle comprend également la création d’un lieu d’interprétation du climat, du changement climatique et de ses effets en zone de montagne avec une muséographie approfondie. En outre, les travaux donneront lieu au nettoyage des différentes composantes accumulées au fil des décennies sur la plateforme sommitale à 2.000 mètres d’altitude.


La réhabilitation du site s’appuie, en somme, sur deux principes fondamentaux que sont les principes d’adaptabilité et de réversibilité afin d’être, si la fonte glaciaire l’impose, temporaire. Le Montenvers de demain portera donc un tourisme scientifique, de découverte des évolutions liées au changement climatique et respectueux de l’environnement.


Vous évoquez le caractère réversible de la réhabilitation du site. L’architecture retenue, se voulant résolument minimaliste, se conforme à cette exigence de réversibilité…


L’architecture retenue est volontairement minimaliste, vous avez raison. Toutefois, plus encore que pour son architecture, le projet a été sélectionné pour son impact minimaliste. Les experts et, in fine, la Commission nationale des sites l’ont jugé comme celui qui impactera le moins le site et le paysage sur le long terme.





Quels sont les autres défis environnementaux auxquels la vallée de Chamonix fait face ?


Le changement climatique se traduit d’abord, au sein de la vallée de Chamonix, par un accroissement des risques naturels estivaux et hivernaux, à savoir les crues et les avalanches.


Les enjeux liés au tourisme et à la mobilité, qu’il nous faut respectivement mieux réguler et adapter, sont également cruciaux.


Nous assistons, enfin, à une modification de la biodiversité en raison de la remontée des niveaux forestiers qui devraient gagner jusqu’à 300 mètres d’altitude au cours des prochaines années. Celle-ci entraine l’apparition de nouvelles espèces à notre altitude et le déplacement d’autres vers les sommets. C’est pourquoi nous portons une attention toute particulière à ces évolutions afin de maintenir une riche biodiversité au sein de la vallée de Chamonix et de ses alentours.

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