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Avec "Louve Alpha", Victor K. sublime le roman d'espionnage



Avec "Louve Alpha" Victor K. publie le troisième opus de sa collection "Service Action", roman qui joue sur tous les codes du genre, mais en conservant le réalisme qui fait la marque de cette série.


Avoir une petite quarantaine, être plutôt belle brunette sportive, préférer les filles aux garçons, devoir conjuguer la sincérité et la discipline, et commander près d'un millier d'agents "full qualifs" : voici la colonelle Coralie Desnoyers, alias Athéna, cheffe de l'unité la plus secrète de la République, et personnage central de la série littéraire créée et écrite par Victor K., "Service Action".


Dépaysement garanti, sexe et violence. La collection lancée par Robert Laffont pourrait rappeler SAS de Gérard de Villiers. L'auteur ne renie pas la filiation, d'ailleurs, en rappelant que Gérard de Villiers était un correspondant du service de renseignement extérieur français, alors que Victor K. lui même, pseudo de l'écrivain Vincent Crouzet, a collaboré avec la DGSE pendant vingt-quatre ans. Si SAS est un modèle pour Victor K., c'est dans l'exactitude des décors et des conjonctures. Dans les romans de "Service Action", on pénètre avec les agents secrets dans la grande histoire. C'est la grande force de la série : entraîner les lecteurs là où le sort de l'humanité se joue. Le troisième opus de la collection, "Louve Alpha", commence au Mali, où la DGSE doit affronter les forces mercenaires de Wagner. Mais contrairement à la "vraie vie", la France se défend plus brutalement dans la fiction de Victor K., rendant coup pour coup à l'organisation de Prigojine.



"Je me lâche un peu, je projette mes attentes déçues sur le théâtre d'opérations. Je compense mes frustrations. Dans "Louve Alpha", la DGSE est très réactive..." nous a avoué l'auteur, en colère à l'encontre des méthodes barbares de Wagner. Si le roman s'ouvre au Mali, Victor K. nous entraîne dans la forêt profonde en Centrafrique où le peuple pygmée est la première victime de la déforestation orchestrée par Wagner... "Louve Alpha" est un voyage hallucinant au coeur de la violence des hommes, mais où priment les émotions, surtout celles de soldats de l'ombre que l'on pourrait imaginer moins sensibles. C'est la seconde qualité de la série : présenter des silhouettes, des visages attachants. Chacun, au-delà des sacrifices et des contingences, conserve sa personnalité, et ses sentiments.


"Le renseignement, c'est d'abord une somme de relations humaines, d'interactions entre des femmes et des hommes plongés dans des environnements exposés. Tout est souvent exacerbé. La qualité des agents, est de se servir de cette adrénaline permanente pour remplir les objectifs fixés par la hiérarchie, tant en conservant détachement et sérénité... Pas si simple...", admet Victor K. Ça l'est d'autant moins lorsque le commandant d'unité, Athéna, prend sur elle toute l'émotion des "projections" de son effectif sur les zones de crise. Elle devient alors pleinement cette louve alpha, implacable cheffe de meute en chasse. En rendant si humains des espions, l'auteur se sait suspecté de communiquer pour la DGSE. Il s'en amuse : "Je n'ai plus le moindre lien avec la DGSE, je ne réponds à aucune demande, ou injonction.



En revanche, vingt-quatre années d'une vie, ce n'est pas rien. Avoir été pris en compte par une unité très secrète de cette maison m'a conduit à courir une partie de l'Afrique, dans un voyage presque rimbaldien. Et je l'avoue : j'ai été heureux dans cette vie de liberté. Je me sens redevable. Pas seulement vis-à-vis de la DGSE, mais aussi de mon pays. Si je continue à rendre quelque part service, tant mieux...".


Quoi qu'il en soit, Victor K. rend service au roman d'espionnage, genre longtemps délaissé en France, qui retrouve depuis quelques années ses lettres de noblesse, à l'instar des maîtres anglo-saxons avec lesquels l'auteur a grandi. "Graham Greene, John le Carré, Ian Fleming m'ont invité avant l'heure à ce long et passionnant voyage", reconnaît-il. Et si dans "Louve Alpha", il rescussite, pour principal et terrible ennemi du Service Action, le SMERSH, premier adversaire de James Bond dans l'oeuvre de Fleming, c'est tout sauf un hasard. "Je crois à la force des légendes", conclut Victor K. Celle d'Athéna, commandant le Service Action, est née.


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