ITW de Monsieur Jean Souchal, Président de POMA, leader du transport par câble
Vous êtes Président de POMA (Bienvenue sur le site de POMA, leader du transport par câble), une entreprise iséroise, leader mondial du transport par câble. Quelles sont les conséquences de la COVID19 sur l’activité de votre entreprise ?
Nous sommes face à une pandémie qui, comme son nom l’indique, touche toutes les parties du monde, et pour POMA, les activités Neige, Tourisme notamment sont directement touchées. Les applications urbaines ayant de plus longues temporalités, un effet retard est déjà constaté et devra être pris en compte. Globalement, en deux ans, c’est près de 40 % que nous constatons à la baisse d’activité, avec nécessairement un redémarrage lent des investissements.
Vous êtes l’une des rares entreprises françaises, - leader mondial de son activité -, dont toute la chaîne de valeur est basée dans nos territoires. Quel sens donnez-vous à cette implantation nationale ?
Notre histoire s’est construite dans les Alpes, avec la proximité de nos clients et partenaires du monde de la montagne. C’est avec cette longue histoire exigeante que nous avons progressé et avons pu donner toute sa place à la créativité de nos solutions. Grâce à ces savoir-faire, nous ainsi pu valoriser les applications touristiques et urbaines et faire progresser les techniques du Transport à Câble dans tous ces domaines, tout autour du monde.
C’est donc tout naturellement que nous sommes basés en Région Auvergne Rhône-Alpes et que nous tenons à reconnaître ainsi notre ADN et la fierté, la force de notre filière transport à câble et que nous avons investi autant pour porter haut les couleurs de la France et de nos savoir-faire qui font vivre plus d’un millier de familles dans nos territoires.
En pleine crise sanitaire et économique, vous avez décroché en 2020 l’installation d’un téléphérique dans la ville d’Oulan-Bator (1,5 millions d’habitants) en Mongolie. Un contrat qui valorise le savoir-faire français. Quels atouts vous ont permis de remporter ce contrat ?
Effectivement, nous avons signé en 2020, en pleine crise sanitaire, ce projet. Notre entreprise, avec les succès des projets urbains notamment en Amérique du Sud, avait identifié il y a quelques années les besoins et le potentiel de la ville de Oulan Bator pour l’intégration de systèmes de transport par câble en milieu urbain. En 2020, les restrictions de déplacements liées à la pandémie ne facilitaient pas la passation de contrats à l’export. Cependant les relations de confiances tissées les années précédentes ainsi que les efforts de l’ensemble des parties prenantes: Ville de Oulan Bator, État français au travers de la Direction Générale du Trésor qui participe au financement de ce projet, ont permis la passation de ce contrat.
En ce qui concerne les atouts qui nous ont permis de remporter ce contrat, tout d’abord il y a une longue expérience de réalisation de projets dans le monde entier. Nous avons une gamme de solutions adaptée pour répondre aux besoins urbains et aux contraintes de ces projets de mobilité, et une maîtrise complète de leur mise en œuvre en appui sur des compétences locales.
Vous avez réalisé 8000 installations dans 91 pays dans le monde. La France commence à s’ouvrir, après d’autres pays européens, à cette mobilité douce urbaine. La mobilité urbaine est sans aucun doute l’un des premiers défis de la ville de demain. Comment expliquez-vous que l’évidence de cette mobilité douce ait été plus rapide à l’international ?
Le monde n’est pas synchrone, et il est vrai que dans les deux dernières décennies, le développement a repris principalement en Amérique du Sud, où la configuration des villes et les besoins de mobilités étaient demandeurs.
Les exemples de New-York, de Nijni Novgorod, Saint Domingue, Guayaquil, et français à Toulouse, Saint Denis de la Réunion, Grenoble, etc. montrent que nous sommes bien au rendez-vous et que les Ingénieries ont maintenant tout naturellement intégré ce système de mobilité au milieu des autres systèmes pour un maillage complet intermodal efficace, avec une solution de transport collectif des plus respectueuses de l’environnement. N’oublions pas qu’une seule motorisation électrique entraîne une ligne complète de véhicules ! Cet atout, parmi de nombreux autres, confère à la technologie par câble POMA l’assurance d’une solution qui a du sens pour les villes de demain.
Aujourd’hui, de nombreuses métropoles choisissent ce mode de transport en complément d’autres mobilités. Vous êtes en train de terminer la construction du téléphérique urbain de Toulouse, qui sera un modèle de référence pour inspirer d’autres villes. Quels enseignements retenez-vous de ce grand chantier ?
La réalisation en cours sur Toulouse, complètement intégrée dans le schéma de mobilité intermodal, exploité par TISSEO qui gère l’agglomération toulousaine, conforte le positionnement d’un transport efficace apte à monter sur les hauteurs (Hôpital de Rangueil) et à survoler des zones à préserver (Domaine universitaire, zones naturelles, la Garonne, etc.) là où d’autres systèmes sont « à la peine ». C’est cette capacité à apporter une vraie réponse vertueuse qui aujourd’hui est une force, à nous tous de poursuivre cette direction en conservant nos atouts de justesse, de faible impact environnemental, de mises en place très rapides et peu impactantes, à un moment où la transition énergétique est un élément de premier ordre à intégrer.
Le transport par câble est un outil de mobilité, mais il peut aussi être une source d’attractivité touristique et populaire pour un territoire. Au lendemain des élections municipales, comment un tel chantier, - qui nécessite de la part des nouveaux élus une vision à long-terme de leur territoire -, peut-il constituer un véritable avantage pour un territoire ?
Je pense que le retour des usagers des transports à câble parle de lui-même : les new-yorkais parlent du « transport poétique », ou encore des « Flying buses » ; ailleurs, on parle de « Voyage » et non pas d’un déplacement, avec ce côté « rêve » que chacun d’entre nous met en place dans sa tête en survolant la terre plutôt qu’en s’enfermant dans des tunnels ou sur des zones surpeuplées au niveau du sol. Le Transport à Câble, évoluant en « site propre », apporte en effet beaucoup de plaisirs aux usagers, et cela permettra à cette construction de notre futur avec de vrais atouts de bien-être.
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