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Être élu local, c’est croire en l’action quotidienne au service de tous



Interview de Monsieur Remi Boyer, président de la CCDH (Communauté de commune du Dourdannais-en-Hurepoix )



Vous présidez une communauté de commune entre ville et campagne dans le sud Essonne au croisement de l’Ile-de-France et de la région Centre. Avez-vous été impacté par les émeutes urbaines après la mort de Nahel ?


Oui, tout à fait. La ville de Dourdan, principale commune de notre territoire, a été victime d’actes de vandalisme intolérables, notamment dans la Mairie, avec effraction et dégradations importantes constatées. Et ce, malgré une vraie politique volontariste envers la jeunesse et les quartiers. C’est totalement incompréhensible…


Les autres villages du Dourdannais n’ont heureusement pas eu à faire face à de tels comportements inacceptables, que personne ne peut cautionner.


Les élus locaux ont été en première ligne des violences urbaines, souvent démunis, parfois agressés… Les symboles républicains et les bâtiments publics ont été la cible des émeutiers. Pourquoi une telle haine partout dans le pays à l’égard de la représentation publique ?


Les élus locaux sont en première ligne, la première porte ouverte auprès de la population. Le fameux « à portée de claque ». Les symboles républicains et les bâtiments de la République sont des cibles pour les émeutiers et contestataires, car le respect de l’autorité et l’ordre public sont de plus en plus contestés voire défiés.



« Les politiciens – ceux-là même qui avaient la charge du politique – ont délaissé et abandonné la politique. Tout cela nourrit une culture du « pas de vague » où chacun abdique sa responsabilité », affirme le philosophe Jean-Loup Bonnamy. Qu’en pensez-vous ?


Certains politiciens font le choix du buzz et de la notoriété au profit d’une carrière ou d’un destin qu’ils s’imaginent…

Les élus locaux ont chevillé au corps le bien-être de leurs concitoyens.

Être élu local, c’est croire encore aux fondements de la République et à l’action quotidienne au service de tous.


L’attractivité résidentielle est l’une des priorités inscrites dans votre projet de territoire. Comment comptez-vous concilier cet objectif avec la nouvelle réglementation sur le ZAN (zéro artificialisation nette) ?


Nous avons l’avantage d’être, par essence, un territoire peu consommateur d’espaces. Le projet de SDRIF-E nous octroie un « droit à artificialiser théorique » de 40 hectares, laissant une latitude pour répondre à cet objectif.

Néanmoins, l’attractivité résidentielle ne peut être réussie que si elle s’accompagne d’un développement économique cohérent et notre territoire, caractérisé par une forte proportion d’actifs travaillant à l’extérieur, doit pouvoir accueillir de façon raisonnée des nouvelles activités économiques permettant de maintenir l’emploi à proximité.

Pour y parvenir, le levier le plus important est la requalification de l’existant avec une densification des surfaces actuelles. Notre territoire, de par la présence de zones agricoles et naturelles dans sa périphérie, restreint de facto nos capacité d’artificialisation.


Partagez-vous le sentiment des élus des territoires périurbains qui attendent globalement une seule chose : davantage de respect et d’attention de l’État ? Ils ont le sentiment, parfois justifié, que les moyens sont orientés prioritairement vers les zones les plus denses…


L’Etat accompagne les politiques publiques certes parfois de façon verticale, mais on note une intention de se rapprocher des territoires, comme par exemple, le Fonds Vert qui est géré par le Préfet du Département.


Néanmoins, compte tenu des événement actuels, il est important que les élus locaux participent aux prochaines discussions et travaillent sur un nouveau socle commun à redéfinir.

Quel rôle pour les enseignants, les éducateurs, les associations, les élus, les parents ?


Il est urgent de rappeler le socle commun, de poser à nouveau les valeurs qui sont celles de la France, de mettre en avant le vivre-ensemble, dans le respect des règles de la République. Ce sont ces règles qui doivent diriger les actions à venir et s’imposer à tous.



La mention « aux portes du Grand Paris » permet d’inscrire votre territoire dans son lien fonctionnel avec la métropole francilienne. Comment définissez-vous votre identité et votre « alternative » territoriale ?


De mon point de vue, le Grand Paris est un maillon de trop dans le millefeuille territorial. Cela peut parfois reléguer les autres départements franciliens à un second plan. La communauté de communes du Dourdannais en Hurepoix n’est pas aux portes du Grand Paris ! Elle est pleinement en Région Ile-de-France (dont elle est une des portes Sud-ouest). Nous ne nous inscrivons pas dans un rapport avec le Grand Paris. En revanche, le développement du Grand Paris a pour incidence l’accroissement des populations qui viennent s’installer sur nos Territoires pour y vivre, mais non y travailler. Cela provoque une inflation des budgets de fonctionnement, des services à la population notamment, alors que nous payons également des taxes pour le Grand Paris !


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