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« L’astrophysique vous confronte à l’infini, à l’éternité »

Interview d’Olivier Gechter, auteur de « La Grande cuisine cosmique » (Editions Tana)




1 / Pourquoi avoir choisi de mélanger une science comme l'astrophysique avec la cuisine quotidienne ?


L’astrophysique est une science impressionnante, même pour ceux qui la connaissent bien. Elle vous confronte à l’infini, à l’éternité. Elle se glisse jusque dans l’infiniment petit. Elle est pleine de mystères insondables. Tout ça peut être intimidant. J’ai même découvert pendant l’écriture de la Grande Cuisine Cosmique que certains en développaient une vraie phobie (l’apéirophobie, la peur de l’infini). En revanche, la cuisine est une activité rassurante et qui met tout le monde d’accord (ou presque). Du coup, les métaphores culinaires rendent l’astrophysique plus accessible, moins intimidante. Les scientifiques eux-mêmes ne s’y trompent pas : entre les pancakes de Zebovitch, les étoiles cacahuètes, les recherches sur l’arôme de framboise de l’univers, on voit que les astronomes eux-mêmes l’ont compris.


2/ Quelle est la genèse de ce projet littéraire original ?


C’est une proposition des éditions Tana. Ils cherchaient quelqu’un pour proposer un livre d’astrophysique distrayant, mais rigoureux. Un travail sur mesure pour moi qui suis ingénieur et écris des romans humoristiques. J'ai aussi un livre de cuisine amusante à mon actif. Les illustrations d’Adelina Kulmakhanova ont été la dernière pierre à l’édifice. Elle contribue à l’humour du livre, mais elle ajoute une touche poétique que je trouve très agréable et reposante. À la longue, nous avons établi un dialogue entre mes textes et ses dessins.


3 / Le regretté André Brahic* disait qu’entre astronomie et gastronomie, il n’y a qu’une lettre de différence. Voyez-vous un exemple qui illustre ce parallèle saisissant ?

 

La gastronomie consiste à marier avec harmonie un nombre limité d’ingrédients pour aboutir à une infinité de plats tous plus fins et élaborés les uns que les autres, et à en profiter avec élégance. L’astronomie nous permet d’apprécier comme l’univers produit galaxies, nébuleuses, étoiles, planètes et être vivants seulement à partir d’un mélange de protons et d’électrons. Avoir un « g » de moins, l’astronomie en fait plus que la gastronomie.

 

* Astrophysicien français (1942-2016), découvreur des anneaux de Neptune.



Olivier Gechter est ingénieur dans le nucléaire, romancier et novelliste. Curieux boulimique, il se passionne pour une foule de sujets, tels que la science et la cuisine. Il a participé pendant plusieurs années au festival des Utopiales de Nantes, où il a animé tables rondes et conférences littéraires et scientifiques. Auteur d’un livre de cuisine et directeur d’une anthologie de science-fiction culinaire, c’est avec enthousiasme qu’il s’est lancé dans le projet un peu fou de concilier astrophysique et gastronomie.


L’illustratrice : Adelina Kulmakhanova est une artiste plasticienne originaire du Kazakhstan. Elle travaille en France au sein du collectif d’artistes Scorbut (Cabu, Cardon, Kerleroux et Wozniak) et collabore, entre autres, avec l’Ircam, la Philharmonie de Paris et l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné.


Les Editions Tana


Tana participe au monde de demain en proposant un catalogue qui allie fond et forme : documents, guides pratiques, beaux-livres, romans, tous fabriqués en France en circuit court, à partir de papier labellisé (issus de forêts gérées durablement) avec des encres végétales et sans plastique dans le pelliculage des couvertures. A chacun son livre, à chacun son action. Pour en savoir plus: https://www.editis.com/maisons/tana/



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