En 2020, les dépenses de médicaments des Français représentaient 30 milliards d’euros, soit une moyenne de 445€ par habitant. Derrière ce chiffre se cachent des réalités bien différentes et de grandes disparités existent au sein de la population.
Ce mois-ci SPALLIAN s’interroge sur l’existence d’attributs généraux favorisant la consommation de médicaments au-delà des situations particulières (maladies chroniques, accidents, génétique, …).
L’analyse des données disponibles en open data, et plus particulièrement de la base Open Medic, offre des éléments de réponse. Ce jeu de données, publié chaque année par l’Assurance Maladie, met en lumière les montants remboursés pour l’achat de médicaments délivrés par les pharmacies, en France.
Avec l’âge, l’augmentation de la consommation de médicaments
Premier constat, la consommation de médicaments augmente avec l’âge. Sans grande surprise, plus un individu vieillit, plus il achète de médicaments.
Mais dans quelle mesure ! En 2020, les individus âgés de plus de 60 ans ont consommé davantage de médicaments que le reste de la population française, alors même qu’ils ne représentent que le quart de celle-ci.
Le sexe, facteur déterminant
Jusqu’à leur 60 ans, hommes et femmes dépensent des sommes à peu près équivalentes en médicaments. A partir de cet âge, la consommation des hommes est supérieure à celle des femmes de 33% en moyenne.
Ce résultat est d’autant plus surprenant que les femmes de plus de 60 ans sont en moyenne plus âgées que les hommes de plus de 60 ans. En effet, leur espérance de vie est plus grande (87,5 ans contre 79,8 ans). Or, nous l’avons vu, plus une personne est âgée, plus elle consomme de médicaments. En théorie, un senior de plus de 60 ans devrait en moyenne consommer moins de médicament que son homologue féminin.
L’influence modérée du lieu de résidence
La consommation de médicaments par habitant est relativement stable entre les régions. Néanmoins, le territoire composé de la région PACA et de la Corse se distingue des autres : un Pacaïen consomme en moyenne 30% de plus de médicaments qu’un habitant des Pays de la Loire.
Cette différence ne peut être uniquement expliquée par la présence d’un grand nombre de seniors. En effet, la part des plus de 60 ans est plus élevée en Bourgogne Franche Comté (30,4%) et en Nouvelle-Aquitaine (31,1%) qu’en PACA + Corse (29,8%).
Bien que le rapport de corrélation soit faible à l’échelle de la région, il semble que le lieu de résidence soit un facteur non négligeable sur la consommation de médicaments. Une analyse à l’échelle de la commune (urbaine, rurale, balnéaire) permettrait d’apporter des réponses complémentaires à celles offertes par le jeu de données exploré par la présente étude.
Méthodologie
Pour réaliser cette étude, nous avons exploité la base Open Medic 2020. Cette base de données annuelle présente les remboursements de médicaments délivrés en ville, effectués par l'ensemble des régimes d'assurance. Toutes les données sont extraites du système national des données de santé (SNDS). Les variables que nous avons utilisées sont les suivantes : Montant Remboursé, Age, Sexe, Région de Résidence du Bénéficiaire.
Par soucis de comparabilité entre valeurs obtenues, nous les avons croisées avec les données démographiques de l’Insee – afin d’obtenir des valeurs par habitant.
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